(La Nouvelle République)-Malgré les reports l’élection des maires aura bel et bien lieu et le sort politique de Jean-Pierre Fabre dans la commune Golfe 4 semble plus incertain que jamais. Autrefois incontesté dans ce fief stratégique, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) doit désormais faire face à une réalité électorale bien moins favorable.
Lors des récentes élections municipales, les résultats ont été peu reluisants pour l’ANC, qui a vu sa base s’effriter, non seulement au profit du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), mais également à cause de dissidences internes. En effet, plusieurs anciens cadres du parti, désormais en rupture avec la ligne officielle, ont réussi à capter une part significative de l’électorat traditionnel de l’opposition.
La perte de la majorité dans plusieurs communes, y compris celle de Golfe 4, considérée comme l’une des plus importantes du pays sur les plans économique et politique, compromet sérieusement les chances de reconduction de Jean-Pierre Fabre au poste de maire. D’autant que la dynamique actuelle ne joue clairement pas en faveur de l’opposition historique.
Face à cette recomposition du paysage local, l’ANC se retrouve dans une posture délicate, contrainte de chercher des alliances pour espérer conserver des positions. Or, les discours et la stratégie adoptés récemment par Jean-Pierre Fabre n’encouragent guère à la négociation. Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, il a vigoureusement dénoncé le régime en place, le qualifiant d’illégitime et critiquant la répression politique. Des propos qui, s’ils trouvent un écho auprès d’une frange de l’opinion, risquent cependant de compliquer les éventuelles tractations avec des élus de bords opposés.
Le paradoxe, c’est que le seul espoir de maintien de Fabre à la tête de la mairie de Golfe 4 pourrait venir d’un soutien indirect de conseillers affiliés à UNIR ou issus de listes indépendantes proches du pouvoir. Une perspective qui semble difficilement conciliable avec son positionnement actuel.
Gabriel BLIVI



